Les économistes de KBC se projettent en 2021

Après l'une des récessions les plus difficiles, mais aussi sans doute l'une des plus courtes, nous nous dirigeons vers une reprise économique dans de grandes parties du monde en 2021. Le soutien indéfectible des instances monétaires et fiscales agit comme un turbo: les banques centrales offrent des taux de financement bas et une création monétaire supplémentaire, tandis que les gouvernements proposent des incitations fiscales massives.

Maîtrise de l'inflation et priorité au consommateur

En raison de la forte hausse des déficits publics, les ratios d'endettement se sont envolés depuis le début de 2020. Les avertissements habituels sur le gonflement de la dette mondiale ont été éclipsés par la pandémie. Le caractère tenable de la dette publique et la nécessité de réduire les déficits budgétaires reviendront toutefois à l'avant-plan en 2021, d'autant plus que le choc économique de la pandémie s'estompera progressivement. À plus long terme, les gouvernements devraient maîtriser l'inflation en retirant les liquidités excédentaires de l'économie, ce qui leur donnerait l'occasion de reporter des choix politiques difficiles, créant ainsi des risques à plus long terme pour les systèmes économique et financier.

En 2021, nous attendons un débat plus nuancé sur les limites de la dette dans l'économie, notamment en raison de la corrélation avec le rôle des banques centrales dans le soutien de la politique budgétaire. Dans ce contexte, il sera difficile pour l'Union européenne de retrouver une croissance à plein régime. Un dosage de politique monétaire extrêmement accommodante et d'efforts budgétaires substantiels ouvre la voie à une reprise durable et à la création d'une nouvelle dynamique d'investissement basée sur les anticipations inflationnistes. Dans un scénario de normalisation économique, les consommateurs réduiront leurs excédents d'épargne récemment accumulés dès que les effets du confinement s'atténueront.

 

Obligations down, actions up

Dans l'intervalle, les investisseurs bénéficient toujours de liquidités historiquement élevées, qui se dirigeront naturellement vers des actifs de qualité. KBC Asset Management estime qu'en 2021, nous passerons d'un marché très concentré, tiré et dominé par les valeurs technologiques et de croissance, à un marché plus largement soutenu. Outre les gagnants structurels, les actions cycliques y trouveront également leur place. Dans un contexte d'appétit accru pour le risque, les entreprises de moindre capitalisation boursière ("small caps") devraient aussi pouvoir faire la différence avec 2020, au détriment des secteurs typiquement défensifs. L'élargissement du marché est une bonne nouvelle pour le marché global, car un marché à large portée renforce la durabilité d'une hausse boursière.

 

La japonisation: une nouvelle notion à intégrer

KBC Asset Management ne s'attend pas à ce que les taux des obligations des États du noyau dur et de la périphérie européenne augmentent rapidement, et certainement pas en 2021. Pour assurer la viabilité des finances publiques, les actions quantitatives de la BCE ne devraient pas non plus être supprimées rapidement. Les partisans de la "normalisation des taux d'intérêt" sont restés sur leur faim en 2020, tout comme les épargnants qui espéraient une hausse des taux d'intérêt pour protéger leurs liquidités de l'inflation.  La BCE et les autorités européennes devront continuer à soutenir les consommateurs et les producteurs en 2021 en maintenant une politique monétaire souple et en consentant des efforts budgétaires importants. La situation des taux d'intérêt en Europe ressemble de plus en plus à celle du Japon et le "roadbook" japonais nous apprend que le maintien du pouvoir d'achat par des placements sans risque ne fonctionne plus.

 

Biotechnologie ou immobilier?

Les secteurs pharmaceutique et biotechnologique progressent fortement grâce à un large éventail de produits et à un rythme d'innovation élevé, même en dehors de la Covid-19. En 2021, l'arsenal de possibilités de développement de médicaments, la toolbox de l'industrie pharmaceutique, continuera de s'étendre. Toutes ces innovations dans le domaine de la biotechnologie et de la pharmacie profitent en définitive au patient, dont les perspectives s’améliorent d’année en année. Nulle part ailleurs cette tendance n'est plus prononcée que dans le domaine de l'oncologie, où l'impact fondamental sur la vie des patients restera central en 2021, plus encore que les gagnants que la Bourse pourrait générer.

Tout autre est l'impact de la Covid sur le secteur de la distribution. Selon KBC Securities, les magasins physiques ne disparaîtront pas complètement. Cette perspective pourrait être intéressante pour les cours des actions dans le segment Retail, où les détaillants et les immeubles de bureaux cotés en bourse ont été touchés de plein fouet par les restrictions anti-Covid. Ce pessimisme pourrait cependant s'estomper rapidement s'il s'avère que ces acteurs sont capables de se redresser en 2021.

 

Biden aime-t-il les chips?

Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine ne tarit pas. L'industrie des puces électroniques est une pomme de discorde envenimée par les boycotts ciblés des entreprises chinoises par les États-Unis, qui cherchent à tout prix à ralentir le développement à part entière de cette industrie en Chine. La pandémie de Covid a également accéléré des tendances à long terme qui sont favorables à l'industrie des puces électroniques. Sans une capacité de stockage et une puissance de calcul suffisantes, il n'y aurait pas de commerce électronique, de cloud computing, de travail à domicile et de divertissements en ligne. Le modèle traditionnel des fabricants de puces intégrés, qui maintiennent la conception et la production en interne, devrait encore perdre des plumes en 2021. 2021 sera l'année de la vérité pour Intel, qui a complètement loupé le coche de la révolution mobile.

 

Vert ou bleu?

La Covid a accéléré la transition vers la digitalisation. Les capacités informatiques et de stockage nécessitent une énorme quantité d'énergie et c'est précisément cette demande supplémentaire d'énergie renouvelable qui apparaît comme la source d'énergie privilégiée dans le débat public. KBC pense que nous évoluons vers un système où l'énergie sera largement renouvelable et produite localement. En 2021, cette chaîne courte et locale de l'énergie verte continuera à se développer fortement, apportant la principale contribution à la capacité de production durable nouvellement installée.

 

Le trône de Wall Street vacille

En signant le plus grand accord commercial du monde, 15 pays asiatiques ont uni leurs forces au sein du RCEP. Cet accord met en évidence la puissance économique de la région en 2021, Chine en tête, ce qui n'est pas sans incidence sur les marchés des actions. Actuellement, les entreprises asiatiques représentent déjà 21% des grandes sociétés cotées en bourse. Ce poids va continuer à augmenter, alors que celui des États-Unis diminue et que le poids de l'Europe stagne. L'étoile de Wall Street est en train de pâlir...

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Stef Leunens Corporate Communication Manager
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